Les risques psychosociaux, c’est quoi ? Qu’entend-on par “risques psychosociaux” ? Ce terme de risques psychosociaux n’est que très peu connu, c’est pourquoi nous allons commencer par donner quelques définitions, afin de mieux l’appréhender.
Selon le Ministère du travail, les risques psychosociaux, appelés communément RPS, désignent un ensemble de risques professionnels qui touchent l’intégrité physique et psychologique des salariés. De ce fait, ces derniers ont un réel impact sur le fonctionnement des entreprises.
On parle de «risques» pour désigner l’éventualité de l’apparition d’un trouble, et de «psychosociaux» pour indiquer le lien qu’il existe entre la personne, «psycho», et son environnement professionnel qui est caractérisé par les relations avec autrui (collègues, responsables…) autrement dit le «social».
Il existe en réalité différentes formes de risques psychosociaux. Parmi eux, on trouve le stress, la dépression, les risques suicidaires au travail, la conduite addictive, l’épuisement professionnel, le harcèlement moral ou sexuel, ou encore les violences au travail.
En général, on assimile souvent les risques psychosociaux au stress. Seulement, il faudra bien garder à l’esprit que le stress n’est qu’une fraction de ce qu’englobe réellement ce terme de risques psychosociaux.
La définition du stress selon l’accord national interprofessionnel de 2008 : “Un état de stress survient lorsqu'il y a déséquilibre entre la perception qu’une personne a des contraintes que lui impose son environnement, et la perception qu’elle a de ses propres ressources pour y faire face.”
Il faudra veiller à bien faire la distinction entre le stress dit aigu et le stress dit chronique.
En effet, le stress aigu correspond à une adaptation nécessaire de l’organisme d’une personne suite à une menace. Ce stress n’est pas forcément mauvais et il ne comporte pas de lourdes répercussions si toutefois il est à court terme.
Le stress chronique quant à lui est très mauvais pour l’organisme puisqu’il maintient ce dernier en surrégime. De ce fait, si ce stress perdure dans le temps, les répercussions au niveau de la santé peuvent devenir irréversibles
Le syndrome d'épuisement professionnel, appelé communément burnout, est un trouble dépressif caractérisé par «un sentiment de fatigue intense, de perte de contrôle et d’incapacité à aboutir à des résultats concrets au travail».
Il est caractérisé par l’apparition de trois symptômes : l’épuisement émotionnel, le désinvestissement de la relation, ainsi qu’une diminution du sentiment d’accomplissement personnel au travail.
Les personnes touchées par un burnout ressentent un stress intense, qui les épuise et les exténue d’un point de vue physique comme mental. Ils ont énormément de mal à s’en remettre.
L’auteur Freudenberger avait nommé de façon imagée ce syndrome d’épuisement professionnel dans les années 80, en le désignant comme un burnout, autrement dit comme «une maison qui brûle, se consumant de l’intérieur».
« Le burnout, c’est un cumul de facteurs : psychologique, physique, moral, mental. Manque de respiration, tremblement, sensation de vide, épuisement total, mauvaise alimentation, sommeil 24h sur 24 »
On constate chez la personne susceptible de se suicider les mêmes signes avant-coureurs de ceux de la dépression, et un fort sentiment de désespoir et d’une incapacité à s’en sortir.
Le renfermement sur soi-même ou encore une forte culpabilité sont autant de signes qui prouvent l’apparition d’un risque suicidaire.
Selon l’INRS, les suicides qui ont lieu dans le cadre même du lieu travail constituent un phénomène assez récent. Ce sont des actes généralement prémédités à l’avance.
On estime à près de 300 à 400 personnes qui se donneraient volontairement la mort au travail tous les ans, en France. Parmi cette population, 73% d’hommes et 27% de femmes sont concernés.
L’agence européenne pour la sécurité́ et la santé au travail (EU-OSHA) définit les violences comme étant « des insultes, des menaces, des agressions physiques ou psychologiques exercées contre une personne sur son lieu de travail ».
Les violences peuvent s’exprimer selon différents degrés. En effet, on parlera d’incivilités s’il s’agit d’un manque de respect envers une personne en termes de comportements ou encore d’intonations, tandis qu’on parlera d’agressions physiques ou verbales s’il s’agit de coups portés à autrui ou encore d’insultes prononcées envers l’autre.
Le Code du Travail définit le harcèlement moral comme une manifestation « d’agissements répétés qui ont pour objet ou pour effet une dégradation des conditions de travail susceptibles de porter atteinte aux droits de la personne du salarié au travail et à sa dignité, d’altérer sa santé physique ou mentale ou de compromettre son avenir professionnel ».
On retrouve donc deux notions caractéristiques pour désigner le harcèlement moral : d’une part des agissements répétés, d’autre part la détérioration des conditions de travail.
Par ailleurs, il faut noter qu’il existe plusieurs types de harcèlement moral. En effet, le harcèlement peut être vertical ascendant (harcèlement du chef par ses subordonnés), vertical descendant (harcèlement des subordonnés par le chef) ou horizontal (harcèlement par un collègue de même niveau).
Le code pénal définit le harcèlement sexuel comme «le fait d’imposer à une personne, de façon répétée, des propos ou comportements à connotation sexuelle qui soit portent atteinte à sa dignité en raison de leur caractère dégradant ou humiliant, soit créent à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante. Est assimilé au harcèlement sexuel le fait, même non répété, d’user de toute forme de pression grave dans le but réel ou apparent d’obtenir un acte de nature sexuelle, que celui-ci soit recherché au profit de l’auteur des faits ou au profit d’un tiers.»
On constate qu’à l’inverse du harcèlement moral dont nous avons donné la définition précédemment, le harcèlement sexuel n’est pas nécessairement caractérisé par des agissements répétés.
Il existe de nombreux facteurs de risques psychosociaux. Parmi ceux-là, on trouve entre autre :
Par ailleurs, divers troubles sont liés aux risques psychosociaux parmi lesquels on trouve :
Souvent assimilé au stress, ce terme est donc plus complexe qu’il n’y paraît puisque, comme on aura pu le constater, les risques psychosociaux peuvent prendre différentes formes.